« La trentaine, pétillante de vitalité teintée d’une sensibilité touchante, Laurence Ruatti donne généreusement toute sa passion et sa joie de vivre communicative sur les scènes qu’elle écume. « Dans la peau d’une ♀ », son dernier spectacle, c’est un récit qui débute par la candidature d’une jeune femme au poste de maire. Devenue officiellement élue de son village, elle découvre peu à peu les méandres du pouvoir et tout bascule… Une histoire, du début à la chute finale, menée avec véracité par Laurence. De l’humour à l’émotion, elle dépeint les moments de vies d’une mairesse un peu perdue face à certaines réalités auxquelles elle ne s’attendait pas.
La naissance rédactionnelle du script a aussi sa propre histoire. Au commencement est une rencontre déterminante, celle avec Marco, humoriste, comédien et auteur français qui a travaillé notamment avec Arnaud Ducret, Jeff Panacloc et Zidani.
Laurence a envie d’écrire, mais n’a pas de fil conducteur évident. L’angoisse de la page blanche, l’horreur d’une inspiration qui s’est fait la belle la tenaille. Dans les locaux du café-théâtre « L’atelier des artistes » où Marc et elle élisent résidence durant 15 jours, ils s’isolent. Lors de ce huit clos, se déploiera un travail de fond plus que de forme. A la manière d’un coach, Marco poussera Laurence dans ses retranchements. Tout se révèle, l’illumination de l’artiste la libère et elle jette sur le papier signes, phrases, idées… un accouchement difficile certes, mais générant un script qui n’aurait pu être mieux conçu que par cette phase de dépassement de soi qui a eu raison de l’anesthésique panne manuscrite. Dans une bulle, déconnecté de tout parasite, « Dans la peau d’une femme » a vu le jour. Laurence livre une part d’elle-même. Ça lui ressemble trait pour trait, dans une envergure émotionnelle et touchante, toute autant qu’énergique et drôle. « Une réelle complicité s’est instauré entre Marco et moi. Cette osmose nous a permis de nous connaître et nous reconnaître », explique l’humoriste. Ce spectacle écrit à quatre mains, je le porte, je le soutiens et je le défends avec authenticité. Je n’ai pas voulu faire un spectacle de consommation mais le renvoyer au public.» Rien n’arrive finalement au hasard, « Dans la peau d’une ♀ » devait émerger. Il se veut audible, visible, accessible aux femmes comme aux hommes avec une spontanéité ludique. Pour elle, l’échange et le contact avec le public est essentiel. « Mes partenaires de jeu, c’est le public », confie-t-elle auréolée d’un large sourire.
Du 5 au 27 juillet durant le festival d’Avignon, vous pouvez la retrouver tous les jours à 19h30 au « Théâtre Attila » Entre féminité, dynamisme et talent d’imitation, elle saura sans nul doute conquérir son auditoire. Son one woman show divertissant sorti tout récemment de sa chrysalide, ne demande qu’à prendre le bel envol d’un papillon, qui loin d’être éphémère, saura se poser et se déployer sur d’autres planches scéniques françaises. »
Stéphanie Seguin, Journaliste.
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